Chaque bazar est différent par son ambiance et son agencement et nous ne résistons pas à la tentation d'y faire un tour quand l'occasion de s'y arrêter se présente.

 

 

 

Le dimanche 23 juillet, nous reprenons la route pour Tachkent, la capitale. Nous nous arrêtons à environ 60kms pour passer la nuit aux abords d'une sablière où des gens pêchent et se baignent. Une famille vient nous saluer et veut nous inviter à manger le poisson fraichement péché. Nous leur expliquons qu'il nous est difficile de tout remballer maintenant d'autant que nous avons déjà diner. Mais l'hospitalité ouzbèque étant ce qu'elle est, ils nous annoncent qu'ils rentrent chez eux à 2 kms pour faire le repas et qu'ils reviennent ensuite le manger avec nous 1h plus tard. Que répondre à cela?
Tom est fatigué, il va donc se coucher dans la tente. Il fait déja bien nuit. Nous faisons la vaisselle de notre diner et rangeons un peu en les attendant. Quatre jeunes hommes arrivent, sûrs d'eux, s'installent sur nos chaises, boivent dans notre bouteille d'eau, farfouinent un peu partout et commencent à parler d'argent, disant qu'ils sont tombés en panne d'essence, puis nous expliquent que leur téléphone ne fonctionne plus. Ils se répètent sans arrêt, baratinent...On ne sait trop ce qu'ils veulent! Autant la famille nous inspirait confiance, autant ces derniers nous inspirent méfiance et nous restons sur nos gardes, fermant le véhicule, ne laissant rien de visible. On leur dit que des amis ouzbèques vont arriver, ils nous demandent alors où ils habitent, comment ils s'appellent ect, ne nous croyant sûrement pas. Nous voyant tout ranger, ils s'en vont. Nos amis ouzbèques tardent à venir, c'est bien dommage.
Revient ensuite un des jeunes, seul. Il nous réclame du feu, des cigarettes, s'installe à nouveau, baragouine quelques mots nous disant qu'il reste là quelques minutes. C'est trop! On ne sait pas où sont les autres... On décide de remballer vite fait et de s'installer ailleurs. On réveille Tom, on range chaises et table en vrac dans le 4x4, on plie la tente rapidement. Le jeune demande si on va se coucher. C'est alors qu'arrive la voiture de nos amis et pas le temps de dire ouf qu'il a déja décampé. On leur explique ce qui c'est passé, ils voient au loin des ombres, essaient de les rattrapper mais en vain. On finit donc par les suivre chez eux où ils nous offrent gite et couvert.
Le lendemain Yéléna travaille et Abror tient à nous cuisiner le plat traditionnel du "PLOV" (riz pilaf). Pour l'occasion, il a aussi tué deux poulets. Après le repas, nous faisons la sieste dans le jardin à l'ombre d'un arbre puis nous allons nous baigner à la sablière. Pas trop pénible comme journée on le conçoit!

 

 

 

Le jour d'après, nous leur disons au revoir et reprenons la route de Tachkent.Nous n'avons plus beaucoup de Gasoil, toutes les stations n'en vendent pas et nous comptons sur la capitale pour en trouver. On se trompait. Sur place on demande, on nous envoie d'un bout à l'autre de la ville. Les kms défilent et toujours pas de Diesel!!! On nous indique alors une rue où il y a deux grosses stations, on tourne encore en rond pour trouver cette rue. Un peu stressé, Phil grille un feu et se fait siffler par le policier en poste 30 m plus loin mais il ne s'arrête pas et voit dans le rétro que l'agent téléphone à son collègue posté plus loin. Nous tournons à la première rue à droite, nous ne serions pas inquités. On finit enfin par trouver la fameuse rue. A la première station, "NIET DIZEL" et à la deuxième "NIET DIZEL" aussi. On ne sait plus que faire ni combien de kms on peut encore tenir. Un jeune pompiste nous dit alors qu'il y en a sûrement à une autre station près de l'aéoroport et se propose pour nous y conduire si on le ramène ici ensuite. On ne réfléchit pas à deux fois. Il téléphone d'abord pour être certain qu'il y ait bien du Gasoil et nous voilà enfin avec le PLEIN.
Le soir là, nous bivouaquons dans une impasse de la ville, sur un terrain vague près d'une usine.
Nous arrivons à 9h, le lendemain à l'ambassade du Kirghistan pour y demander nos visas. Il y a déjà beaucoup de monde qui attend mais les étrangers n'ont pas besoin de se mettre sur la liste d'attente et nous passons assez rapidement. On nous les délivre sur le champ, c'est bien cool! En sortant du bureau, nous retrouvons par hasard Olivier et Chloé, les deux cyclistes rencontrés à Bouhkara.
Nous visitons ensuite jusqu'en milieu d'après-midi le centre ville qui comporte surtout de grandes et larges avenues interminables et de grands parcs aux nombreuses fontaines.

 

La route au Sud-Est de Tachkent qui nous mène à la vallée du Fergana traverse d'abord la vallée de l'Angren. Le cours d'eau a creusé une gorge et le paysage est très joli. Voulant profiter du cadre nous cherchons un emplacement pour notre bivouac. Un monsieur travaillant dans son jardin nous interpelle et nous invite à prendre le thé avec sa famille dans sa datcha et nous offre plein de fruits de son verger. L'endroit est vraiment paisible et agréable. Nous allons nous installer un peu plus bas de chez eux pour la nuit.

 

 

La vallée du Fergana est une région enclavée entre le Kazakhstan et le Kirghistan. Baignée par le cours supérieur du Syr-Daria c'est une vaste oasis gratifiée d'un sol et d'un climat favorables. Les dirigeants soviétiques l'asservirent à une monoculture obsessionnelle du coton qui dure encore aujourd'hui. Là encore nous aurons beaucoup de difficultés a poser notre campement.
La vallée est aussi le centre de la sériculture (culture de la soie) centrasiatique. A Margilan, nous nous rendons à la fabrique de soie Yodgorlik et nous y découvrons les méthodes traditionnelles d'impression des motifs, de tissage, et de broderie.

 

 

 

Le soir, nous galérons encore pour trouver un coin tranquille. Nous nous engageons dans un chemin entre des vergers. Tom part en éclaireur et revient tout sourire en disant: "C'est tranquille, il n'y a que des vaches!"
On s'installe et...derrière les vaches devinez koikigna??
Des villageois qui rentrent des champs et passent nous saluer. C'est comme ça que nous faisons la connaissance de Dima, un jeune berger.
Ce soir là, Tom en allant aux toilettes se fait courser par un chien et trouve refuge dans un arbre. Nous vous rappellons qu'il s'était fait mordre en Géorgie.
Samedi 29 juillet, alors que nous sommes prêts à partir, Dima vient nous trouver et nous invite dans sa datcha qui est un peu plus loin. Nous faisons la connaissance de sa femme, de sa soeur, de son frère, de ses voisins. Nous buvons le thé chez lui, rebuvons le thé chez les voisins. Les heures passent, on ne nous laisse pas repartir, ils nous invitent pour le soir à un repas traditionnel de "Plov".


Le lendemain, nous repartons difficilement de chez eux, car ils veulent encore qu'on aille faire la connaissance de leurs parents et grands-parents. C'est chargés de fruits, de légumes, de conserves que nous prenons la route pour gagner la frontière du Kirghistan.

 

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