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Après Anamur, nous bivouaquons une dernière fois en bord de mer et le lendemain nous finissons de longer le littoral méditerranéen. Nous prenons ensuite une bonne partie d'autoroute (bien moins chère qu'en France!) pour éviter les grosses villes et nous enfoncer plus rapidement dans les terres du Sud-Est Anatolien. Pour info: l'Anatolie est la Turquie Asiatique et représente 97% du pays. Les 3% restants sont la Thrace (Turquie Européenne).
Nous rejoignons le parc national du Mont Nemrut qui dresse ses 2150 m dans la chaîne de l'Anti-Taurus. Il est l'attraction reine de la Turquie Orientale. Les statues énigmatiques qui trônent à son sommet sont devenues un symbole du pays et il figure sur la liste des sites turcs inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO.

 

 

La route franchit d'abord la Cendere (plutôt asséchée) sur un pont moderne mais à notre gauche nous découvrons un pont romain en dos-d'âne datant du IIe siècle. Avant d'entamer les 16 kms de raide ascension, par le versant Sud-Ouest, nous nous arrêtons au site d'Arsemia, ancienne capitale Commagène fondée par Mithridat Ier vers 80 av JC.

 

Bas-relief représentant Mithridat serrant
la main d'Heraclès


Nous arrivons au parking proche du sommet et continuons les derniers 600 m à pied. Ici un vent glacial souffle toute l'année.
Le sommet fut aménagé par un roi mégalomane de l'époque pré-romaine, Antiochos Ier, qui fit tailler deux plates-formes dans la roche pour y installer des statues colossales de lui-même et de dieux (sa famille selon lui). Entre les deux temples, l'un à l'Est, l'autre à l'Ouest, il fit élever un pic artificiel de rocs concassés (gros comme le poing) de 50 m de haut sous lequel se dissimulent peut-être sa tombe et celles de 3 femmes de sa famille. Mais le doute subsiste...
Des séismes ont décapité la plupart de ces statues. Les corps se tiennent en rang, leurs têtes de 2 m de haut gisant à leurs pieds.

 

Le meilleur moment pour apprécier le site est le lever ou le coucher du soleil qui donne alors à la pierre une couleur rose puis orangée.

 


Nous décidons de dormir sur place à côté du petit café où nous prenons notre souper. Et nous sympathisons avec Levent, le propriétaire et un groupe de passage. Le lendemain matin, pas un de nous trois n'a le courage de mettre le nez dehors pour aller voir les statues au lever du jour. Il fait trop froid! Après un "çay" (thé) avec Levent nous redescendons par le versant Sud.

 

 


 

 

Suite à la construction d'un barrage pour irriguer des terres arides, la route qui mène à Diyarbakir, plus à l'Est, à été submergée par le lac de l'Atatürk Baraji et nous devons prendre le ferry pour traverser la partie engloutie et nous éviter un détour de 200 kms.
Là aussi nous sympathisons avec un groupe de jeunes gens qui nous offrent le thé en attendant le départ du bateau.

 

 

 

 

Plus au Nord, en direction d'Erzurum, dans la toute petite ville de Genç, on nous salue de toute part et le boulanger nous offre même le thé et les pains que nous voulions acheter.
Enfin, les stations touristiques ont disparu, nous retrouvons la Turquie authentique que nous avions tant apprécié lors de notre précédent voyage. Nous sommes dans le territoire habité majoritairement par les kurdes et malgré une présence militaire plus importante, la population encourage à revenir par la chaleur de son accueil.

 

 

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