Record battu pour le passage de la frontière Kirghizstan-Kazakhstan que nous franchissons en 20 minutes! Du côté kirghize, on ne contrôle rien, on ne nous demande rien, même pas nos passeports! Du côté kazakh, un peu de monde à l'enregistrement des passeports sinon cela aurait été encore plus vite fait...
Nous nous retrouvons au Kazakhstan le samedi 26 août vers 15h 30.
Nous prenons la direction de l'ancienne capitale Almaty, située à 210 kms de Bichkek, au Sud-Est du pays sur la frontière avec le Kirghizstan.
Arrêt pour la nuit à une cinquantaine de kms avant la ville.

Le lendemain, plus on se rapproche d'Almaty, plus la circulation se fait dense. Comme à l'accoutumée, nous faisons notre tour au marché. C'est là qu'on assiste à une scène encore jamais vue jusque là... On tenait à la partager avec vous en images...manque l'odeur qu'on vous laisse imaginer!


 

On arrive ensuite au centre-ville. Balade au parc Panfilov, un grand rectangle de verdure aménagé dans les années 1870,
au milieu duquel se trouve la cathédrale Zenkov aux couleurs acidulées (entièrement construite en bois et sans aucun
clou). C'est l'un des rares batiments tsaristes subsistant à Almaty, la plupart ayant été détruits par le séisme de 1911.

 

 

A l'Est de la cathédrale, se dresse un important mémorial militaire. Apparemment c'est le lieu de prédilection des photographes de mariage car nous nous retrouvons ici entourés de mariés et de leur cour.

 

 

 

Nous gagnons un peu plus tard un autre parc qui est la plus grande aire de loisirs de la ville.
Celui-ci dispose d'attractions foraines, d'un aqua-parc, d'un zoo, d'une piscine et de cafés de plein air.

 

Nous regagnons le véhicule en fin d'après-midi. Il faut qu'on se dépêche à trouver un coin car la nuit tombe... On sort de la ville, on se met en bordure d'un petit chemin au bout duquel il y a une barrière. Peu de temps après une voiture arrive du terrain, le chauffeur en descend et nous "jette" sans égards. C'est la première fois en 4 mois qu'on se fait évacuer d'un bivouac! La nuit est maintenant tombée, il y a beaucoup d'habitations, les terrains sont en pentes et la route est très étroite. C'est la galère pour repérer un endroit! Phil finit par trouver un tout petit bout de terrain (entre deux maisons) qui vient d'être fauché et il y a tout juste la place pour y garer notre 4x4. Personne ne viendra nous en déloger.

Le lendemain, on se dirige vers les montagnes au Sud d'Almaty. Le long de la frontière kirghize s'étent la chaine des Zailiysky Alatau et à environ 15 kms de la ville se trouve les gorges Bolshaya Almatinka. Au début de la vallée nous visitons l'élevage de faucons.

 

 

Puis nous poursuivons sur la piste qui monte jusqu'au lac Bolshoe Almatinskoe niché dans une cuvette rocheuse à 2500 m. Plus on monte, plus la piste se dégrade. Nous garons donc le 4x4 à 2300 m puis nous continuons à pieds les 3,5 kms restants. Nous restons dans le coin pour la nuit.
Le mardi, nous repassons par Almaty. La circulation est encore plus dense, il y a des bouchons. En plus les kazakhs ne sont vraiment pas courtois au volant!

Nous prenons ensuite la route qui monte au Centre Est du pays vers le lac Balkash: 4e lac d'Asie par sa superfiicie (17 400 kms carrés) mais sa profondeur ne dépasse pas 26m.
Sur ce trajet, le paysage a peu d'intérêt, de la steppe à perte de vue, la route est neuve et toute droite, les kms sont monotones.

 

De curieux monuments funéraires ponctuent les bas côtés de la route mais ce n'est pas pour autant que
les kazakhs roulent raisonnablement.

 

 

A un moment, nous quittons la ligne droite pour pénétrer dans la steppe par une piste pour atteindre le village de Minaral, indiqué par un panneau. Ce petit village de pécheurs est caché derrière de petites collines et situé au bord du lac Balkash. L'atmosphère y est paisible et nous décidons de passer la nuit ici. Nous trouvons à acheter du poisson frais et le soir on se régale... depuis la Turquie, on n'avait plus utilisé notre barbecue!

 

 

 

 

 

 

 

Plus haut, sur la rive Ouest du lac, à la sortie du village de Shubar Tubek, on trouve une belle plage et on installe notre campement pour profiter encore du beau temps. Nous faisons la connaissance de Vadim, un russe, venu camper et pécher durant ses vacances avec sa femme et sa fille.
Le lac regorge de poissons et c'est un plaisir pour nos pécheurs. Entre ceux que Vadim nous apporte et ceux que Phil a pêché (la canne à pêche ne sert pas juste pour les photos) nous faisons une cure de poissons.

 

Nous avons du temps devant nous et nous passons 4 nuits au bord du lac. Nos visas russes débutent le 14 septembre. Nous avions donc 19 jours à passer dans ce pays. C'est peu et beaucoup à la fois. En effet, c'est peu vu la superficie du pays: 2,7 millions de kms carrés (5 fois la France) , et c'est beaucoup vu le manque de site à visiter et le peu d'attrait des payasages: il est très plat et désertique et comme c'était avant tout un pays de nomades, il comporte peu de vestiges historiques.
Le changement est radical pour nous en comparaison avec le Kirghizstan et ses paysages enchanteurs.

D'autre part, du fait de sa grande superficie et de ses terres assez désertiques, ce pays a dû endurer, plus que tout autre pays d'Asie Centrale, les pires excès du système soviétique et en garde encore les traces aujourd'hui.

Au Nord, dans les années 1930-1940 Staline déporta des milliers de personnes pour bâtir de nouvelles villes industrielles déstinées à transformer le charbon, le fer et autres minerais. Plus sombre encore, un réseau de camps de travail du goulag y fut également créé.
Dans les années 1950, de vastes régions de steppe furent converties en champs de blé dans le cadre de la campagne des Terres Vierges de Krouchtchev entrainant de graves problèmes écologiques par la suite: en 1954 le gouvernement de Krouchtchev entrepris un vaste programme d'extension des terres arables grace à l'irrigation des steppes et déserts par la déviation de certains cours d'eau.
Au Nord Est, pendant la guerre froide, les autorités soviétiques choisirent cette région reculée -loin de Moscou et du regard des Occidentaux- pour y installer leur principal site d'essais nucléaires ( appelé Polygone) provoquant d'énormes dégâts sur l'environnement et la santé des gens dans une zone habitée alors par 4 millions de personnes. A l'heure actuellle, le pays souffre encore des retombées physiques et psychologiques découlant de ces essais.

C'est un endroit qu'il vaut mieux éviter car certains points non signalés comportent encore des niveaux de radiations très élevés.
A l'Ouest , autour de la Mer Caspienne, la prospection pétrolière et gazière sans cesse croissante met l'avenir écologique de cet immense lac en jeu par la pollution des eaux. L'horizon n'y est que steppe et désert. Peuplées uniquement le long de la frontière russe, ces régions sont toutefois vitales pour le Kazakhstan par les millions de dollards qu'elles procurent au pays.
Sauf si l'on se passionne pour le gaz ou le pétrole, cette région ne mérite pas un détour touristique.
Au Sud les effets du grand désastre de l'asséchement de la Mer d'Aral sont visibles à Aralsk (comme à Moynaq en Ouzbékistan). Cette ville était autrefois un important port de pêche mais la mer à reculé de plus de 30 kms et Aralsk est devenue une ville désolée dans une zone sinistrée, balayée par les tempêtes de poussière et souffrant de la pollution des eaux.
Au Sud-Est, la région est alimentée par plus de 800 cours d'eau qui permettent une agriculture très riche.
Cette région est celle qui comporte le plus de sites intéressants par la proximité des montagnes. Malheureusement ces sites sont, soit situés dans des réserves écologiques et il faut payer un droit d'entrée qui dépasse le raisonnable parfois, soit situés non loin de la frontière chinoise et il faut un permis spéñial pour effectuer des excursions.

Peu de traditions et d'éléments typiques dans ce pays où les kazakhs ne sont plus bien nombreux. La démographie est d'ailleurs l'une des grandes préoccupation actuelle.
Avec un peu plus de 16 millions d'habitants, le pays a perdu près de 2 millions d'âmes cette dernière décénie du fait de l'émigration et de la chute de la natalité. Il en avait déjà perdu plus de 2 millions entre 1926 et 1933 lorsque selon les principes marxistes, ce plus grand peuple nomade de la planète dut se convertir en agriculteurs sédentaires et collectivistes. Certains s'enfuir, sans experience de l'agriculture des milliers moururent de faim et de maladie, et ceux qui s'opposèrent à la collectivation furent envoyés dans des camps de travail ou executés.
Les kazhaks occupent pour 90% d'entre eux les régions du Sud, une proportion qui diminue en progressant vers le Nord où les russes sont largement majoritaires.

 

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